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10.14.2025

Combien coûte réellement la création d'un cabinet d'avocats ?

Vous en rêvez depuis des mois. Peut-être même depuis le premier jour à la Cour. Votre plaque, votre cabinet, votre liberté. Plus de hiérarchie absurde, plus de clients imposés, plus de timesheet à remplir à 23h un vendredi soir.

Vous en rêvez depuis des mois. Peut-être même depuis le premier jour à la Cour. Votre plaque, votre cabinet, votre liberté. Plus de hiérarchie absurde, plus de clients imposés, plus de timesheet à remplir à 23h un vendredi soir.

La liberté n'a pas de prix, mais elle a un coût fixe mensuel.

Et ce coût, personne ne vous l'a expliqué clairement. Pas à l'école d'avocats, pas dans les conférences de l'Ordre, et certainement pas dans les posts LinkedIn où tout le monde raconte son success story trois ans après (spoiler : ils ne mentionnent jamais les six premiers mois d'angoisse financière).

Alors voilà : cet article ne vous vendra pas de rêve. Il vous donnera des chiffres, des postes de dépenses réels, et une vision cash de ce qu'implique vraiment de se lancer. Parce que l'indépendance, c'est magnifique. Mais l'indépendance mal préparée, c'est un retour en structure au bout de neuf mois avec la queue entre les jambes.

On y va ?

Le mythe du lancement low-cost (ou : pourquoi 10 000 € ne suffisent pas)

L'illusion du "je me lance avec trois fois rien"

On a tous entendu cette phrase : "Moi, je me lance avec un Mac, un téléphone et 5 000 € de côté."

Cool. Vraiment. Sauf que cette phrase, c'est un peu comme dire "je vais courir un marathon en tongs". Techniquement, c'est possible. Mais personne ne conseille de le faire.

Le problème, ce n'est pas le lancement. C'est les six mois qui suivent.

Parce que oui, vous pouvez théoriquement démarrer avec très peu. Mais vous ne pouvez pas tenir avec très peu. Et la différence entre les deux, c'est exactement ce qui sépare un lancement réussi d'un échec cuisant.

La vraie question n'est pas "combien ça coûte de lancer", mais "combien pour tenir jusqu'aux premiers honoraires"

Parlons timing. Vous vous inscrivez au barreau. Vous montez votre structure. Vous commencez à prospecter.

Combien de temps avant votre premier dossier payé ? Trois semaines si vous avez de la chance et un réseau en béton. Trois mois si vous êtes dans la moyenne. Six mois si vous êtes honnête avec vous-même.

Et entre-temps ? Vous mangez quoi ? Vous payez votre loyer avec quoi ? Votre RC Pro avec de l'espoir ?

Vous n'êtes pas devenu avocat pour faire de la compta, et pourtant… c'est la première compétence que vous allez devoir développer. Parce qu'un cabinet qui démarre, ce n'est pas juste une idée et une passion. C'est un budget prévisionnel, un tableau de trésorerie, et une capacité à encaisser (financièrement et mentalement) plusieurs mois de revenus à zéro.

Alors non, 10 000 € ne suffisent pas. À moins que vous n'ayez un conjoint qui paye tout, un matelas financier confortable, ou une capacité à vivre de pâtes et de déni pendant un an.

Les vrais coûts à prévoir (avec des chiffres qui ne mentent pas)

Maintenant qu'on a posé les bases, entrons dans le dur. Voici les postes de dépenses incompressibles quand vous lancez un cabinet. Pas les trucs "nice to have". Les trucs qu'on ne peut pas éviter.

Frais juridiques et RC Pro : la base non négociable

Constitution de votre structure : entre 300 € et 800 € selon que vous passiez par un expert-comptable, une LegalTech, ou que vous le fassiez vous-même (option courageuse mais chronophage).

RC Professionnelle : c'est obligatoire, et ça démarre autour de 1 200 € à 2 500 € par an pour un avocat solo en début d'activité, selon votre domaine d'exercice et votre franchise. Pénal ou droit de la construction ? Vous serez dans le haut de la fourchette. Droit des affaires classique ? Plutôt dans le bas.

Ah, et cette somme, vous la payez avant même d'avoir gagné votre premier euro. Sympa.

Cotisation à l'Ordre : environ 500 € à 1 000 € par an selon les barreaux. Non négociable, évidemment.

Matériel et logiciels : ce qui coûte vraiment

Ici, on entre dans le vif du sujet. Parce que oui, vous avez besoin d'un ordinateur. Non, celui de la fac ne suffira pas.

Ordinateur professionnel : entre 1 000 € et 2 500 €. On parle d'un outil que vous allez utiliser 10h par jour, 6 jours par semaine. Ce n'est pas le moment de faire des économies stupides sur un modèle d'occasion qui rame dès que vous ouvrez trois onglets Chrome.

Téléphone et forfait pro : 300 € à 600 € pour le téléphone, 30 € à 60 €/mois pour le forfait. Et oui, il vous faut un numéro pro distinct de votre numéro perso. Parce que recevoir des appels clients à 22h sur votre ligne personnelle, ça dure deux semaines avant que vous le regrettiez.

Logiciel de gestion de cabinet : entre 30 € et 150 €/mois selon la solution (Jarvis, Predictice, Legalstart, Doctrine…). Certains proposent des offres "jeune avocat" les six premiers mois. Profitez-en.

Outils annexes indispensables :

  • Signature électronique (Yousign, DocuSign) : 20 € à 50 €/mois
  • Stockage cloud sécurisé : 10 € à 20 €/mois
  • Suite Office / Google Workspace : 6 € à 12 €/mois
  • Logiciel de compta (si vous ne passez pas par un expert-comptable) : 20 € à 40 €/mois

Total mensuel logiciels : comptez entre 100 € et 300 €/mois. Et ça, c'est tous les mois. Que vous facturiez 0 € ou 10 000 €.

Communication et image : ce qu'on sous-estime toujours

Parlons peu, parlons vrai : personne ne vous confiera un dossier si votre image est amateur.

Vous pouvez être le meilleur juriste du monde, si votre site ressemble à celui d'un plombier en 2003, vous ne convertirez personne. L'image, ce n'est pas de la vanité. C'est de la crédibilité.

Site internet : entre 800 € et 3 000 € pour un site sobre, efficace, bien référencé. Vous pouvez descendre à 400-500 € avec un modèle WordPress basique, mais attention à ce que ça ne fasse pas "template gratuit monté en 2h".

Identité visuelle (logo, carte de visite, documents types) : entre 300 € et 1 500 € selon que vous passiez par un graphiste freelance ou une agence. Oui, ça compte. Non, Word ne suffira pas.

Photographie professionnelle : 150 € à 400 €. Et non, un selfie devant un mur blanc, ce n'est pas une photo professionnelle. Même avec un bon filtre.

Cartes de visite, plaquette (si besoin) : 100 € à 500 €.

Budget communication digitale (LinkedIn Ads, Google Ads si pertinent) : facultatif la première année, mais si vous vous lancez, prévoyez au moins 200 € à 500 €/mois pour tester quelques campagnes ciblées. Parce que non, vous ne "ferez pas du contenu organique qui cartonne naturellement". Ça n'arrive jamais (ou en tout cas pas avant des mois d'efforts).

Trésorerie de sécurité : le matelas qui sauve

Voici la partie que tout le monde zappe. Et c'est pour ça que tout le monde galère.

Vous devez prévoir au moins 6 mois de charges fixes personnelles + professionnelles.

Concrètement :

  • Votre loyer perso + charges
  • Votre alimentation, transport, etc.
  • Vos charges fixes pro (logiciels, assurances, téléphone…)
  • Un petit extra pour les imprévus (spoiler : il y en aura)

Si votre train de vie personnel vous coûte 1 500 €/mois et que vos charges pro tournent autour de 500 €/mois, vous avez besoin de 12 000 € de trésorerie pour voir venir sereinement.

Oui, c'est beaucoup. Mais c'est la différence entre "je peux prospecter tranquillement" et "je dois accepter n'importe quel dossier pourri à 300 € parce que j'ai besoin de cash tout de suite".

La liberté, c'est aussi la liberté de dire non.

Charges différées (ou : les bombes à retardement)

On parle peu de ce sujet. Et pourtant, c'est un piège classique.

Quand vous lancez votre activité, vous ne payez pas tout immédiatement. Vous avez un délai de grâce. Puis, six mois à un an plus tard, les factures arrivent. En bloc.

URSSAF : régularisation environ 12 à 18 mois après le début d'activité. Si vous avez bien facturé, préparez-vous à un rattrapage de plusieurs milliers d'euros.

CNBF (Caisse de retraite des avocats) : cotisations dues dès la première année, mais souvent appelées en décalé. Prévoyez environ 2 000 € à 4 000 € selon vos revenus.

Impôts (IS ou IR selon votre structure) : là encore, décalage d'un an. Vous facturez en N, vous payez en N+1. Si vous n'avez pas provisionné, bonjour l'angoisse.

Bref : ce n'est pas parce que vous ne payez pas maintenant que vous ne payerez pas plus tard. Provisionnez systématiquement 30 % à 40 % de ce que vous facturez. Comme ça, quand la facture tombe, vous ne paniquez pas.

Simulez votre budget avant de vous lancer (pour de vrai)

Bon, maintenant qu'on a fait le tour des postes de dépenses, des erreurs à éviter, et des bons réflexes, il est temps de passer à l'action. Enfin, presque. Avant de démissionner, de signer un bail, ou de commander 500 cartes de visite en papier recyclé, faites vos calculs. Pas dans votre tête. Pas sur un coin de table. Pour de vrai. Parce que la différence entre "je pense que ça ira" et "j'ai simulé mon budget et je sais exactement où je vais", c'est la différence entre un lancement serein et six mois d'insomnie.

Pour vous aider, on a créé un simulateur interactif qui prend en compte votre domaine d'exercice, votre situation actuelle, et vos besoins réels. Vous répondez à quelques questions, et il vous donne une estimation réaliste de la trésorerie nécessaire pour lancer votre cabinet sans vous mettre en danger. Ça prend deux minutes. Et ça peut vous éviter des mois de galère.

Calculez la trésorerie nécessaire pour lancer votre cabinet

Parce qu'un cabinet ne se finance pas à l'instinct.

Votre domaine et localisation

Votre domaine d'exercice

Où vous installez-vous ?

Votre situation actuelle

Vos besoins en locaux

Votre situation

Votre budget prévisionnel

Communication & Image 0 €
Outils & Logiciels 0 €
Bureau & Domiciliation 0 €
Trésorerie de sécurité (6 mois) 0 €
Budget global estimé 0 €
Bon à savoir : grâce à la Centrale Liberall, vous pouvez économiser jusqu'à 20 % sur vos dépenses de lancement (site web, branding, outils métier, matériel, etc.). Soit une économie potentielle de 0 € sur votre budget.
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Les erreurs classiques qui coûtent cher

Louer des bureaux trop tôt

Ah, le bureau. Le Graal. Votre plaque sur la porte. Votre salle de réunion. Votre image.

Sauf que louer un bureau à 800 € ou 1 200 €/mois alors que vous n'avez aucun client, c'est brûler du cash pour des raisons d'égo.

Les premiers mois, vous n'avez pas besoin d'un bureau. Vous avez besoin de clients. Vous pouvez :

  • Travailler de chez vous
  • Louer un espace de coworking à la journée pour vos rendez-vous
  • Utiliser une domiciliation pro (100 € à 300 €/an) pour avoir une adresse crédible sans payer un loyer

Une fois que vous facturez régulièrement 5 000 € à 8 000 €/mois ? Là, vous pouvez vous poser la question du bureau. Avant, c'est une dépense prématurée.

Dépenser en communication avant d'avoir un positionnement clair

On voit beaucoup d'avocats claquer 2 000 € dans un beau site, 500 € dans des cartes de visite design, et… ne savoir ni ce qu'ils vendent, ni à qui, ni comment.

Avant de dépenser, clarifiez :

  • Votre spécialité (non, "généraliste" n'est pas une spécialité)
  • Votre client cible (particuliers ? PME ? startups ?)
  • Votre message différenciant (pourquoi vous et pas le cabinet d'à côté ?)

Parce qu'un beau site qui dit "avocat en droit des affaires, disponible et à l'écoute", ça ne convertit personne. C'est juste un site de plus parmi 70 000 autres.

Sous-estimer le temps et le coût de la prospection

Vous pensiez que les clients allaient venir naturellement parce que vous êtes bon ? Spoiler : non.

Trouver des clients, c'est un job à temps plein les six premiers mois. LinkedIn, réseau, événements, prescripteurs, partenariats… Il faut multiplier les canaux, tester, ajuster. Et ça prend du temps. Et parfois, de l'argent.

Si vous ne budgétez ni temps ni argent pour la prospection, vous allez attendre. Longtemps. Et vous finirez par paniquer et brader vos honoraires.

Les bons réflexes pour réduire la facture intelligemment

Bon. Maintenant qu'on a fait le tour des coûts et des pièges, parlons solutions. Parce que oui, on peut lancer un cabinet sans se ruiner. Mais il faut être malin.

Mutualiser les outils et les frais

Vous n'êtes pas obligé d'être seul. Beaucoup d'avocats lancent leur activité en groupement, en association, ou en simple partage de frais.

Ça permet de :

  • Diviser le coût d'un logiciel de gestion
  • Partager un espace de coworking ou un bureau
  • Mutualiser une secrétaire à temps partiel
  • Se répartir les frais de communication (site commun, événements…)

Et accessoirement, ça fait du bien de ne pas être seul face à l'angoisse des premiers mois.

Faire un site simple, mais pro

Vous n'avez pas besoin d'un site à 15 000 € avec des animations et un chatbot alimenté par une IA entraînée sur la jurisprudence de la Cour de cassation.

Vous avez besoin :

  • D'une page d'accueil claire qui dit ce que vous faites
  • D'une page "à propos" avec votre tête et votre parcours
  • D'une page "prestations" avec vos domaines d'intervention
  • D'une page contact avec un formulaire fonctionnel

Un site Webflow bien fait, avec un thème sobre et un bon référencement sur votre nom de cabinet est largement suffisant pour démarrer. Vous pourrez le faire évoluer plus tard.

Profiter de sa collaboration pour développer sa clientèle personnelle

Avant de vous lancer, il y a une stratégie souvent sous-estimée : construire votre clientèle avant de partir. Si vous êtes encore collaborateur, vous avez accès à un luxe que vous n'aurez plus ensuite : du temps et une sécurité financière pour prospecter sans pression.

Alors utilisez-les. Développez votre réseau LinkedIn, allez aux événements professionnels, créez du contenu, tissez des relations avec des prescripteurs potentiels. Certains cabinets voient cela d'un mauvais oeil, d'autres ferment les yeux, d'autres encore l'encouragent dans une logique d'apport d'affaires. Renseignez-vous sur votre contrat, mais ne sous-estimez jamais cette phase.

Un avocat qui part avec cinq clients acquis et trois rendez-vous programmés n'a pas le même lancement qu'un avocat qui part de zéro. L'un démarre avec de la trésorerie et de la confiance. L'autre démarre avec de l'angoisse et un tableur Excel qui fait peur. Si vous pouvez sécuriser ne serait-ce que 2 000 € à 3 000 € d'honoraires mensuels récurrents avant votre départ, vous réduisez drastiquement votre besoin en trésorerie de survie. Et ça, ça change tout.

Utiliser les centrales d'achat pour économiser sur tout le reste

Ici, on touche au nerf de la guerre : comment faire baisser la facture sans sacrifier la qualité ?

Réponse : en utilisant une centrale d'achat. Concrètement, c'est un système de mutualisation qui vous permet d'accéder à des tarifs négociés sur à peu près tout ce dont vous avez besoin pour lancer votre cabinet.

Liberall Centrale d'Achat, par exemple, propose -20 % sur la majorité des outils et prestations utiles au lancement : matériel informatique, logiciels, branding, site internet, abonnements divers…

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Pourquoi c'est intéressant ? Parce que 20 % d'économie sur 10 000 € de dépenses initiales, c'est 2 000 € de trésorerie en plus. Et 2 000 €, c'est un mois de tranquillité supplémentaire, ou un budget communication correct, ou simplement de quoi respirer.

Et non, ce n'est pas du low-cost. C'est juste du prix juste. Parce qu'il n'y a aucune raison de payer plein pot quand vous pouvez négocier collectivement.

Investir progressivement, pas tout d'un coup

Vous n'avez pas besoin de tout avoir le jour J. Vous pouvez étaler certains investissements :

  • Commencez avec un site basique, améliorez-le à 6 mois
  • Prenez des outils freemium les premiers mois, puis passez en premium quand vous facturez
  • N'imprimez pas 500 cartes de visite d'un coup, commandez-en 50 pour commencer

L'idée, c'est de rester liquide. Parce que dans les premiers mois, le cash est roi. Vous pourrez toujours investir plus tard, quand vous aurez des clients. Mais vous ne pourrez jamais récupérer le cash cramé trop vite.

En résumé : combien faut-il vraiment pour se lancer ?

Voilà le calcul honnête, sans bullshit :

  • Frais de création + RC Pro + cotisations : 3 000 € à 5 000 €
  • Matériel et logiciels (première année) : 3 000 € à 6 000 €
  • Communication et image (site, logo, photo…) : 2 500 € à 5 000 €
  • Trésorerie de sécurité (6 mois) : 10 000 € à 15 000 €
  • Marge pour imprévus et charges différées : 2 000 € à 5 000 €

Total réaliste : entre 20 000 € et 35 000 € pour se lancer confortablement et tenir les six premiers mois sans paniquer.

Oui, c'est beaucoup. Mais c'est réaliste. Et c'est bien mieux de le savoir avant, que de le découvrir à vos dépens trois mois après le lancement, avec un découvert qui explose et une boule au ventre permanente.

La liberté a un prix. Mais si vous la préparez bien, elle n'a pas de prix.

Alors si vous hésitez encore, ne vous demandez pas "est-ce que je peux me lancer avec moins ?". Demandez-vous plutôt : "est-ce que j'ai les moyens de me lancer sereinement, ou est-ce que je vais me mettre en danger financièrement pour aller trop vite ?"

Parce qu'un cabinet qui ferme au bout de neuf mois faute de trésorerie, ce n'est pas un échec professionnel. C'est juste une erreur de calcul. Et celle-là, vous pouvez l'éviter.

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